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Deux filles en Grèce
21 mai 2011

13e message

Ça y est, on est tranquille... Voici la narration de notre journée du 20 mai:

Ce matin, Mannony s’est lavée à l’eau froide. On lui a ensuite expliqué que le matin, il n’y avait jamais d’eau chaude puisque les locataires de l’endroit avait déjà utilisé toute l’eau qui s’était réchauffée la veille dans le réservoir de l’endroit. Elle a d’autant trouvé sa douche pénible que la serviette était assez rugueuse: une exfoliation en règle. Ce n’est pas grave, au moins elle était bien réveillée!

Nous avons débuté notre journée en mangeant un sandwich acheté à la boulangerie d’à côté, tout en prenant la route vers la petite randonnée que nous avions voulu faire hier mais que la température nous en avait empêché. Ce matin, il fait un très beau soleil mais il vente beaucoup par endroit. Il faut se tenir. La température s’annonce très chaude.

Nous avons donc grimpé vers les ruines du Vriokastro. La pente très abrupte menait au sommet d’un acropole préhistorique. Puisqu’il ventait beaucoup et que le dénivelé était grand pour la dernière partie, Lunon a grimpé seule jusqu’au sommet (Mannony n‘adore pas les hauteurs lorsqu‘elle ne se sent pas stable). Une partie de son ascension ressemblait à de l’escalade de rochers: elle a adoré cela même si ses vêtements lui collaient à la peau tellement il ventait. Mannony a préféré demeurer un peu plus bas et regardait sa montre: Elle avait donné 10 minutes à Lunon pour faire son aller-retour avant d’aller chercher les secours (un vrai p‘tit Saint-Bernard!!). Mais tout le monde est revenu en grande forme jusqu’à la voiture.

Nous nous sommes rendues au temple de Poséidon et Aphodite afin de voir les ruines. Il ne reste plus grand chose des constructions ayant jadis existées mais heureusement, quelques affiches de marbre nous indiquaient ce que nous regardions. Un beau chien de chasse roux nous a raccompagné jusqu‘à la voiture en sentant Lunon. Avant de quitter, il a uriné sur la voiture! Si ça ce n’est pas marquer son territoire!!!

Depuis le début de l’aventure, nous voulions visiter une grotte. Mannony en avait trouvé justement une particulière sur l’île de Tinos: La grotte Gastria. Nous avons donc pris la direction de cet endroit ne sachant pas exactement où nous diriger. Le problème est que la grotte n’est pas indiquée à partir de la route et le seul repère que nous avions était qu’il fallait débuter notre marche à partir de la plage Platia Amos. Cette plage non plus n’est pas indiquée nul part... Nous devions trouver une petite église blanche, sur une colline puis descendre vers la mer où se trouvaient des roches blanches.

C’est donc en se fiant aux rares repères géographiques d’une carte touristique partielle mais surtout à notre sens de l’orientation que nous avons trouvé le secteur où la grotte devait approximativement se situer. Nous avons marché dans une montagne où se trouvaient des centaines de plants de thym. Ça sentait tellement bon! Nous en avons presque oublié les plantes épineuses qui nous piquaient les chevilles. Accompagnées des chèvres qui nous regardaient bizarrement, nous avons traversé leur espace afin de se rendre à la pointe de cette colline, sur la mer. Malheureusement, nous n’y avons pas trouvé de petite église mais un superbe décor. Les vagues venaient se fracasser sur les rochers et étant alors protégées du vent, nous pouvions respirer la brise marine. Constatant que nous n’étions pas au bon endroit, nous sommes retournées à la voiture puis nous nous sommes rendues près d’une autre pointe où il nous semblait voir deux petites constructions blanches d‘où nous étions.

Nous avons laissé notre voiture et sommes parties en marchant dans une montagne de laquelle nous ne pouvions pas voir la pointe une fois sur place. Nous ne savions pas si nous allions dans la bonne direction. Nous avons marché un peu puis descendues afin de suivre le bord de mer, jusqu’à ce que nous apercevions de loin une chapelle d’un blanc immaculé. Encore plus loin, au-dessus d’elle, se dressait une deuxième chapelle.

Nous avons fait le tour de la première chapelle en tentant de trouver des dépressions dans les rochers. Encore une fois, le tout était d’une beauté exceptionnelle. Ne trouvant pas de grotte, nous avons décidé de continuer vers la deuxième chapelle même si nous pouvions en estimer la distance. Finalement, après un total d’un peu plus de 2 heures, nous y sommes parvenues et à force de faire le tour de l’endroit, nous en avons finalement trouvé l’entrée. C’est impressionnant de voir un trou complètement noir au milieu de pierres blanches et de se dire que nous allons y entrer afin d’aller sous la montagne.

Mannony a eu l’excellente idée de filmer notre entrer dans la grotte, afin de conserver quelque chose d’unique de cette aventure... Nous sommes donc entrées dans le noir absolu et avons fait quelques mètres debout, avant d’être obligées d’avancer pencher puis à quatre pattes. Ayant nos lampes frontales, il nous était possible d’éclairer notre chemin mais aussi de découvrir les beautés géologiques de cette grotte. Que c’est beau... Et que c’est incroyable de réaliser que c’est l’eau de la mer qui a ainsi façonné ce tunnel dans la pierre. Après environ 50 mètres à ramper, nous sommes parvenues dans un espace suffisant pour se tenir debout. Nous y avons découvert les ossements d’un animal, ainsi qu’un hôtel en forme de demi-cercle. La température était bonne et malgré l’humidité, l’air ne manquait pas. De plus, nous n’y avons pas vu de vie animale (peut-être qu’elle nous a vu mais ce ne fut pas réciproque!). Le seul son que nous entendions était celui des gouttes d’eau qui tombaient et résonnaient dans cet espace rocheux.

Nous avons pris le chemin de la sortie après que nous ayons dépasser le petit hôtel. Il était possible de voir qu’il y avait un gros trou qui semblait mener plus bas et plus creux, et qu’il y avait de petites galeries sur les côtés mais nous ne voulions pas prendre de risques supplémentaires. De plus, l’expérience était tellement merveilleuse que nous ne voulions pas prendre la chance de rompre ce moment magique. Ressortie, nous avons été éblouies par le soleil... Mais nous étions tellement fières de nous! Il fallait vraiment être décidées afin d’y arriver et nous y sommes parvenues.

Au bout de plus de trois heures et demi, nous avons regagner la voiture afin de constater que Monsieur Le Soleil nous avait laissé de bons souvenirs rouges sur les épaules. Ouille! Malgré la bonne protection solaire mais avec la sueur et la chaleur, nous ramènerons un bronzage d’épaule intense à la maison.

Puisqu’il faisait si beau, nous avons décidé de continuer notre découverte de l’île. Nous nous sommes dirigées dans un beau petit village piétonnier (ils sont tous beaux et piétonniers!!), se nommant Kampos. Il n’y avait qu’un mini-restaurant et nous avons décidé de nous y attabler. Le propriétaire est venu nous voir et il nous a reconnu: Il se souvenait nous avoir accueilli la veille dans le restaurant de son fils dans une petite ruelle de Chora... Que le monde est petit! Nous avons mangé de la vraie nourriture locale et nous nous sommes régalées: Salade grecque pour Manon et salade de tomates-concombre (et oui, encore mais c‘est tellement bon!) pour Luce. Des boulettes de viande frites accompagnaient le tout.. Nous avons traîné un peu sur place: Nous réalisons que depuis quelques jours, notre ‘’beat’’ a changé. Nous sommes beaucoup plus calmes et c’est merveilleux... Rien n’arrive pour rien... On profite maintenant des merveilleux parfums particuliers de chaque île...

Nous avons repris la route en direction du village de Ktigados où nous avons été voir sa superbe église. Tout le secteur était aussi occupé par des colombiers de tous les genres: Ces oiseaux ne manquent d’ailleurs pas sur l’île. C’est vraiment beau et original.

Nous sommes revenues à Chora (Centre-ville de Tinos) en fin d’après-midi et nous nous sommes stationnées dans le port. Après avoir mangé un bon cornet, nous avons été visiter l’église de la Vierge Marie: Très beau. Ce qui nous a le plus impressionné était le nombre incroyable de porte-encens ou porte-lampions qui étaient accrochés au plafond. Après chacun d’eux, suspendait un icône représentant un sujet important pour lequel la personne qui l’y a déposé: Un bateau, une maison, un membre du corps humain, une image... Ce fut un peu troublant. Le tout nous a fait pensé à Saint-Anne-de-Beaupré.

À la sortie de l’église, il y avait plusieurs dizaines de petites boutiques où on y vendait des objets religieux et des icônes. Assez incroyable de voir le nombre de ceux-ci. Il y avait également le grand tapis déroulé jusqu’au port (certainement plus de 400 mètres), sur une pente inclinée. Il semblerait que les femmes qui désirent se faire pardonner quelque chose partent du port à genoux et montent jusqu’à l’église. Nous avons même vue une boutique où ils vendaient des genouillères: Ce doit être vrai.

Nous sommes allées à la chambre afin de nous doucher et nous sommes retournées au port pour le souper: Nous voulions pouvoir nous installer sur la terrasse du resto situé à côté de l’hôtel dont nous connaissions le code d’accès internet. Nous avons voulu nous asseoir à une autre table que la veille mais le propriétaire est venu nous voir et nous a demandé de reprendre la même table. Il nous a dit qu’il se souvenait très bien de nous et il nous a désigné la table en ajoutant qu’il ne fallait pas changer les choses comme ça. Il nous a dit que les grecs étaient superstitieux et que la veille, ses affaires avaient bien été. Il aurait voulu nous payer un café pour nous remercier de lui avoir apporté la chance mais que nous étions parties avant. Nous nous sommes donc naturellement rassises au même endroit!

Nous nous sommes commandées un demi-litre de rosé (il est vraiment très bon ici!), des zucchinis et aubergines frits, du coq au vin pour Lunon et du poulet aux champignons pour Mannony. Nous avons demandé au serveur de prendre tout son temps puisque nous avions un long message à écrire. Dès que nous sortions l’ordinateur, une tablée de vieux marins se mettaient à être très bruyants et tentaient de nous déranger (très gentiment... Et ils trouvaient cela très drôle!). Nous nous sommes interrompues mais lorsque nous avons recommencé, le proprio du resto a mis la musique traditionnelle très forte et la tablée s’est mise à chanter à tout tête. Le serveur s’en est mêlé, ainsi que l’autre table des vieux du village. C’est finalement en riant que nous nous sommes résignées à remettre le message au lendemain. C’est à ce moment qu’un des vieux marins nous a fait parvenir un quart de litre de rosé!

Pendant que nous étions encore attablées, nous avons regardé notre petit vidéo de la grotte. Le serveur s’est approché puis le proprio. Ils nous ont demandé des informations et lorsque nous leur avons expliqué où nous avions été, ils nous ont dit qu’il ne fallait que du monde comme nous pour faire ça parce qu’eux, les grecs, n’oseraient jamais entrer ainsi dans une grotte. Ils semblaient vraiment impressionnés: Notre orgueil était au max!!

Nous avons été discuter avec les pêcheurs et Lunon leur a dit qu’elle aurait aimé tenir un poulpe dans ses mains, faute de pouvoir en pêcher un. Un pêcheur nous a donc donné rendez-vous le lendemain matin, sur le quai: S’il pêchait un calmar ou une pieuvre, il nous la garderait.

Nous nous sommes un peu promenées dans la ville et Lunon a fait l’achat de quelques sucreries de l’île dans une petite boutique où la dame parlait français. Nous avons découvert quelques autres belles ruelles puis nous sommes retournées à la chambre: Dodo demain assez tôt afin que nous puissions faire nos bagages e être sur le port à 09h30... Lunon osera-t-elle?

Lunon et Manonny

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